menu Menu
Poesia atual do Quebec: Exercices de joie (1, Première Partie). Original francês, página 1.
Por Louise Dupré Publicado em Canadá, Poesia a 2 de Outubro, 2024 309 palavras
Poesia atual do Quebec: Exercices de joie (1, Première Partie). Versão portuguesa, página 3. Anterior Poesia atual do Quebec: Exercices de joie (1, Première Partie). Original francês, página 2. Seguinte

Louise Dupré

              Exercices de joie (1, Premiére Partie)

         Éditions du Noroit et Éditions Doucey (2022)

Les rêves noyês
au fond de tes yeux

finissent par remonter
dans le sel des larmes

petits cadavres
blanchis
par les ans

qui te réveillent
la nuit

quand tu voudrais dormir
de tout ton sommeil

il est trop tard
pour les regrets

trop tard
pou rattraper le temps
enfui

les femmes qui ont habite
ton nom

tu les as quittées
l’une après l’autre

dans leur robes
démodées

et te voici maintenant
nue
deant le miroir

te voici visage
vide, vaisseau
fantôme

ville sans pattrie

et tu écoutes tranquille
la mélodie du monde

en laissante surgir
des images
qui ne te blessent plus

tu cherches depuis peu
à pratiquer
la douceur

comme une discipline
de combat

une charité à te faire
à toi-même

toi, la mendiante
de minuscules joies
arrachées à la détresse

tu dis joies
car tu ignores
comment nommer

les instants où ton coeur
cesse de cogner
contre tes côtes

ces instants de grâce

où une carapace te protege
des cris
que tu entends

c’ est tout près
c’ est partout
et chaque jour

cette détresse
impossible à soulager

ça déchire ton oreille
ça te tue
sans t’achever

et du deviens une morte-vivante

contrainte à errer
parmi un enfer
de piétons

mais survivre
ne te suffit pas

tu désires nettoyer
tes doigts
de leur suie

écrire maigre
écrire pauvre

mais écrire
ce qui pourrait apparaître

dans le silence
du repos

comme si tu t’aggrippais
à une bouée

le temps de reprendre
ton souffle

d’entrevoir la houle
enfim calmée

de te demander
ce qui parvient à surgir
en toi

quando on ne possède plus
ni ambition ni orgueil

seul un décor
de carton
aux murs troués

laissant voir
un paysage en ruines

que reste-t-il
quand il ne reste rien

sauf une petite clarté
qui t’invite à la suivre
dans le noir

et tu la suis
comme un chemin
à fleur de peau

en espérant
une hospitalité

malgré tes côtes
friables

tu es encore capable
de respirer


Anterior Seguinte

keyboard_arrow_up